Beaucoup d’eau, et surtout beaucoup de temps, se sont écoulés depuis l’époque où Claude Galien (129-216), célèbre médecin grec de l’Antiquité, exerçait son art en Asie mineure à Pergame et par la suite à Rome. Pendant toute cette période de l’Antiquité, « pharmakeia » désignait en grec l’art d’utiliser les poisons autant que les médicaments.

Le pharmacien de cette époque ressemblait pratiquement à un sorcier.

Les nombreux voyages entrepris par Galien lui permirent de se constituer et d’enrichir en permanence sa prodigieuse pharmacopée. Il a soigné, dit-on, plusieurs empereurs romains, en particulier Marc Aurèle et son fils Commode, et plus tard, l’empereur Septime Sévère.

Travailleur infatigable, il est considéré comme le dernier des grands médecins de l’Antiquité avec Hippocrate.

La médecine galénique et la pharmacie galénique  portent son nom. Cette dernière traite en particulier de la mise en forme des produits et des substances pharmaceutiques.

Un petit rappel s’impose pour éclairer cette longue marche de découverte de méthodes et d’approches nouvelles dans  le traitement des maladies tout au long des siècles.

Pendant  cette période, médecine et pharmacie furent confondues.

Ces deux disciplines furent  exercées par des médecins qui prescrivaient et préparaient parallèlement les mystérieuses potions, remèdes divers et médicaments.

 L’église chrétienne, omniprésente s’est intéressée très rapidement  à cette prometteuse  discipline. Elle était persuadée que tout remède découlait d’essence divine, puisque Dieu était à la fois, le créateur et par voies de conséquences, le  détenteur de la vie de chaque individu. C’est pour cette raison que les monastères et les couvents se consacrèrent rapidement aux  traitements, aux soins des personnes et à l’étude et la compréhension des causes provocants les maladies de l’époque.

Ces établissements religieux étaient pratiquement tous dotés d’une salle d’hospitalisation, d’un jardin botanique et d’une pharmacie dont était chargé le « Tapocarius », un moine médecin, également apothicaire.

A la fin du Moyen Age,  des vendeurs d’épices appelés speciari, piperarri, aromatori et appocathecari apparurent ainsi que des colporteurs et des charlatans.

Ils se déplaçaient de ville en ville, surtout pendant les périodes d’organisation des foires agricoles,  pour promouvoir et vendre leurs différents remèdes, souvent présentés comme ayant des vertus à effets  miraculeux.

L’évolution des sociétés provoqua  la constitution de communautés d’apothicaires à l’image des guildes nordiques.

Ces associations sont à l’origine du caractère règlementé de la pharmacie.

C’est bien  plus tard suite à une déclaration royale de Louis XVI  (datant de 1777) que la séparation des corporations d’apothicaires et d’épiciers devint effective, en reconnaissant la vente de médicaments aux seuls membres du Collège royal de la pharmacie.

C’est durant la Révolution française que le terme d’apothicaire (signifiant boutiquier) fut définitivement abandonné et remplacé par celui de pharmacien.

L’exercice de pharmacien est  aujourd’hui  fortement règlementé. La pharmacie moderne est  l’aboutissement encore perfectible d’un long processus de transformation, d’organisation et de mise à la disposition des  patients malades, de molécules nouvelles issues des laboratoires de la recherche d’état ou le plus souvent des laboratoires privées.

La France est couverte par  un maillage très  dense d’officines de pharmacies : 22455 établissements le composent, dont 1144 à Paris et 630 en Outre-mer. Le nombre de pharmaciens exerçant en 2017 est de 55454 et de 1768 en Outre-mer.

 L’Ordre national des pharmaciens régule et défend les intérêts de cette  profession. Grâce à ce maillage d’officines, 97% des français ont accès à une pharmacie en moins de 15 minutes.

Il est important de préciser les chiffres des dépenses de santé.

La consomation médicale

Pour l’année 2016, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) s’élevait à 198,5 milliards d’euros. Son taux de croissance entre 2015 et 2016 a atteint 2,3%.

Force est de constater que ces dépenses augmentent plus vite que le PIB (1,6%). La France consacre au total 11% de son produit intérieur brut à la santé, tout comme l’Allemagne, la Suède et les Pays-Bas. La sécurité sociale finance plus des trois quarts de la CSBM et les organismes complémentaires 13 ,3%. La part restant à la charge des ménages atteint 8,3% en 2016.

Les ménages consacrent ainsi un peu moins de 250 euros par habitant à leur consommation de santé, soit moins que la plupart de nos voisins européens.

Ces montants de dépenses sont faramineux et il est urgent d’introduire de nouveaux produits et des méthodes nouvelles, des traitements innovants et enfin des systèmes d’organisation sûrs et efficaces, afin de maîtriser le montant  et l’évolution de tous ces coûts.

Des pratiques indignes, loin de l’esprit du serment d’Hippocrate, apparaissent ces derniers mois. Un fond d’investissement américain dirigé par le trentenaire Martin Shkreli a racheté une entreprise pharmaceutique et a procédé à l’augmentation du prix plus de 5000 % ! d’un médicament (Pyrithamine) utilisé depuis soixante ans dans le traitement de la toxoplasmose e pour combattre les maladies associées au sida.

D’autres pratiques du même genre se développent dans l’offre de nouveaux médicaments, principalement des anti-cancéreux. Nous voyons leur prix atteindre des sommets insupportables pour l’équilibre des finances de la sécurité sociale.

 Les médecins oncologues, scandalisés, dénoncent ces pratiques mercantiles, car elles obligent les organismes de santé à fixer un seuil maximal de prise en charge des dépenses liées à l’utilisation de ces nouveaux traitements. Les prix atteignent très souvent des montants compris entre 35000 et 50000 dollars par an par malade traité. Les laboratoires sont vilipendés et pointés du doigt pour ces pratiques de prix surréalistes et inhumaines. Ils rétorquent tous en cœur qu’ils sont des entreprises comme les autres, soumises aux lois du marché et avec l’impérieuse obligation de dégager des profits pour couvrir les dépenses de recherche, de développement et ainsi pouvoir survivre.

Dans ce contexte d’âpres négociations, nous constatons que le marché du médicament stagne à hauteur de 0% de croissance et que parallèlement les ventes de médicaments d’anti-cancéreux augmentent en valeur de plus 6% par an.

Comment est fixé le prix d’un nouveau traitement ?

Une commission de transparence évalue le bénéfice-risque de la nouvelle molécule. Cette commission, composée de spécialistes, fait des propositions au Comité économique des produits de santé (CEPS).

Ce comité détermine un prix de remboursement en fonction des préconisations de la commission de transparence. Dans la plupart des cas, ce montant n’excède pas la limite de 50.000 euros par an par patient.

 La révolution médicale  au quotidien

 L’idée  qui accrédite le fait est que, si le patient participait plus à la prise en charge de sa santé, une amélioration serait possible et une réduction de la dépense globale espérée. Dans cet esprit, les pouvoirs publics ont proposé la mise en œuvre d’un plan stratégique national d’e-santé à l’horizon 2020.

Ils  favorisent ainsi l’émergence d’un nouvel acteur : l’e-patient.

L’ambition principale de ce plan est de mettre le citoyen au cœur de la santé connectée.

 Mieux comprendre leur maladie, participer au suivi de celle-ci, pouvoir communiquer avec leur médecin et aider le corps médical dans la recherche clinique, tels sont les besoins exprimés par la majorité des patients.

 Le développement rapide de la télémédecine permettra de s’affranchir de fastidieux déplacements pour accéder aux médecins spécialistes grâce à des téléconsultations devenues très performantes. Cette méthode est très efficace, notamment pour les personnes âgées et les handicapés.

La télésurveillance médicale à domicile permettra de prévenir les complications des maladies et de réduire sensiblement les hospitalisations.

 Les nombreux objets connectés, intégrant la puissance de l’intelligence artificielle et des applications nouvelles d’expertise, deviennent disponibles et accessibles. Ils permettent à l’e-patient de participer activement à sa propre surveillance clinique, de dépister en temps réel des anomalies ou de signaler des rechutes et de pouvoir ainsi alerter rapidement l’intervention des professionnels de santé, si cela s’avère nécessaire.

Une véritable révolution s’est immiscée dans le processus de soin  grâce à toutes ces innovations de l’e-santé.

Le réseau des officines pharmaceutique devient un acteur majeur de cette  mutation structurelle du mode de relation avec les malades. Le pharmacien est aujourd’hui, par son expertise, un organisateur, un conseiller, un intervenant, un prescripteur spécialiste, un coordinateur de la liaison entre les médecins et les patients. Il s’impose de fait comme le véritable pivot de la coordination de la santé des Français.

 La technologie digitale de l’économie favorise cette transformation, mais il faut respecter le préalable impérieux de se former de façon continue pour une maîtriser les techniques et les nouvelles technologies  disponibles en évolution constante.

Les grandes conquêtes sont toujours le  fruit d’une organisation  efficace, rigoureuse, originale, au service d’un objectif ambitieux à savoir la santé des Français.

L’histoire de la constitution du Groupe WELCOOP SA, créé  il y a plus de 80 ans en 1935, répond à cette ambition.

Coopérative de pharmaciens, elle est un acteur unique de la santé qui rassemble toutes les ex­pertises pour être au plus près des patients grâce aux officines, véritables coordinateurs de santé. Ses équipes sont toutes porte-paroles d’une vi­sion et d’une responsabilité sociétale qui font de chaque collaborateur et de chaque coopérateur, de vrais citoyens de la santé et du bien-être, pour tous.

Une croissance externe et interne ont permis la constitution de cet ensemble de sociétés. Ce sont : Pharmagest, Marque Verte Santé, D.Medica, Belmedis, NVPharma Lab, Evrard DPE S.A.

Le groupe coopérative Welcoop c’est, d’après les informations fournies par le président du directoire Thierry Chapusot, près de 1900 collaborateurs et un chiffre d’affaires (CA) de 900 millions d’euros. Sa filiale Pharmagest, entité majeure du groupe,   « c’est un chiffre d’affaires en 2016 de 128 millions d’euros et un résultat net de 21,5 millions d’euros en progression de 13% par rapport à l’année précédente » déclare son directeur général  Dominique Pautrat,

Les solutions permettent d’améliorer l’observance, diminuer les hospitalisations, mainte­nir plus longtemps nos séniors à domicile et permet­tre aux professionnels de santé de mieux suivre et accompagner leurs patients à domicile, en maison de retraite ou en HAD (Hospitalisation à domicile)

Mais arrêtons-nous un instant sur la division e-santé dont ,Erwan Salque. est directeur des opérations

De formation initiale d’ingénieur à l’ENSGSI de Nancy, après un début de carrière au sein de KPMG, il enchaine une expérience réussie dans une société dans  le domaine de l’informatique, particulièrement dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) appliquées à la santé. Ce cursus l’a préparé presque naturellement à explorer le champ des projets d’innovations et de leur développement au service des malades.

Son dynamisme naturel, sa curiosité aiguisée, sa remarquable capacité d’animation d’équipes pluridisciplinaires, son énergie et son enthousiasme communicatif, contribuent à la réussite de la mise en œuvre de solutions originales nouvelles destinées aux e-patients connectés.

D’ailleurs, la ville de Pulnoy va prochainement bénéficier d’habitat du futur, dont l’équipement au service de la e-santé a été longuement étudié et testé par l’équipe de spécialistes animée par Erwan Salque.

Tous les produits et systèmes nouveaux, ainsi que les services proposés,  tendent vers un seul objectif : améliorer la sécurité, le bien-être des malades et  retarder autant que possible l’entrée des personnes malades en établissements spécialisés et pour les personnes âgées en maisons de retraites.

Réussir des avancées significatives dans le domaine de la sécurité, du bien-être des malades et des handicapés tout en réduisant les coûts de prise en charge, tel est l’objectif ambitieux que permet ces organisations nouvelles  et l’utilisation de ces objets connectés.

La silver économie  est une opportunité de croissance, de développement, au cœur de ses métiers, que ce groupe a su saisir. Les traitements et les applications de contrôles numérisés sont améliorés chaque jour.

Le  savant que fut Galien en son temps serait sans doute émerveillé devant de telles prouesses techniques.

L’e-santé au service des e-patients est devenu le quotidien de l’apothicaire muté en pharmacien d’un futur maîtrisé.

plus au moins court terme des e-patients.

Vincent Rosati

Encadré

La société Noviatek implantée à Florange dirigée par Régis Ciré, filiale du groupe Pharmagest vient d’être récompensée pour son innovation Noviacare ,pour la box sénior santé comme étant le produit de l’année au salon mondial de l’électronique de Hong Kong (HKEIA).

Cette box sans fil, sans wifi ,avec capteurs est conçue pour accompagner l’activité quotidienne à domicile d’un sénior ou dans un établissement spécialisé et de détecter, en temps réel, des situations de détresse .

Légende photo

Erwan Salque 

directeur innovation solutions patients 

pole e-patient division e-santé 

Groupe Pharmagest

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