Nancéienne, Anne-Laure Giraudeau est inscrite au barreau de Paris. L’avocate, qui a passé dix années dans un cabinet luxembourgeois, a franchi le pas en lançant la plateforme de conseil juridique, Loi & Moi. Une initiative collant au plus près des besoins de la population.

A 36 ans, Anne-Laure Giraudeau a décidé de faire le grand saut et de s’offrir une deuxième vie professionnelle. Un nouveau départ qui germait depuis deux ans dans son esprit et qui s’est concrétisé au moment du déconfinement.

Mais nouvelle vie professionnelle ne veut pas forcément dire virage à 180 degrés. Et pour cause. Une fois ses diplômes obtenus à la faculté de Droit de Nancy, direction Strasbourg pour intégrer une école d’avocats. Ce premier parcours bouclé, Anne-Laure Giraudeau décide alors de mettre le cap sur l’Australie pour un an afin de parfaire son anglais. Choix audacieux et payant pour l’avocate qui intègre alors un cabinet au Luxembourg. « Durant ces dix années, j’ai passé deux ans à Hong Kong pour faire, entre autres, du développement de clientèle. Une décennie dévolue à l’exercice juridique pur tout en faisant du commercial ou de la gestion de ressources humaine. »

Une période riche en expériences qui l’ont donc encouragée à franchir le pas pour se lancer seule. « Je suis arrivée à un moment où je voulais exercer pour les particuliers, les accompagner. L’idée de la plateforme me permettait vraiment de changer d’exercice professionnel. » La délicate transition se fait alors en 2020 sous la forme d’une start-up spécialisée, dans un premier temps, dans le précontentieux et hébergée dans incubateur d’entreprise de Saint-Denis. « En France, seulement 11% des personnes consulte un avocat lorsqu’elles sont concernées par un précontentieux, avant la judiciarisation du problème. Loi & Moi est là pour les encourager à prendre contact tout en ayant en tête le budget modéré que les particuliers ont », poursuit Me Giraudeau.

Pour le moment, la plateforme propose ses conseils pour les problèmes du voisinage et les loyers impayés. « L’objectif est de monter en puissance. Nous allons développer nos services pour les délits routiers ainsi que sur le droit sur les réseaux sociaux où les artistes se font souvent voler leurs réalisations. » Des réseaux sociaux où, effectivement, l’on a affaire avec une cour de récréation dans laquelle tout semble permis… Ce qui n’est heureusement pas le cas.

Pour développer Loi & Moi, la jeune femme s’est donc entourée de spécialistes, experts en droit et en numérique. Une équipe complétée par des avocats partenaires. « Nous ne sommes pas là pour faire du référencement agressif d’avocats. Nous travaillons avec des avocats de qualité, complémentaires, ayant de l’expérience, que nous connaissons et que l’on a auditionnés. Pas question de faire de l’uberisation ! Du coup, cette plateforme n’est pas leur seul revenu, c’est un outil facilitant leur exercice dans le précontentieux. » Pour faire simple, Loi & Moi répond aux besoins des particuliers d’avoir accès à un service peu connu à un tarif clair, transparent et accessible et, pour les avocats, qui n’ont souvent pas le temps, cela leur permet de développer leur activité.  « Pour le moment, nos conseils sont principalement situé dans l’Est, qui est la région où notre réseaux est le plus ancré, mais l’objectif est bien de rayonner sur tout le pays. »

Du coup, l’adage affirmant qu’à chaque problème, sa solution trouve tout son sens dans cette initiative. Il est vrai aussi que dans l’inconscient collectif, une plateforme numérique effraie moins qu’un cabinet. « Là, le travail est fait avant, on est là pour débroussailler les premiers problèmes des particuliers. Il y a une grosse part d’humain, c’est vraiment ce qui me manquait dans mon exercice. En fait, on vend la mise en exercice du droit. Pour les loyers impayés, par exemple, les mises en demeure sont immédiatement envoyées par l’avocat », ponctue Me Giraudeau qui, avec Loi & Moi – et sa devise « faciliter la relation entre particuliers et avocats grâce à des services en ligne simples et transparents en précontentieux – est bel bien dans l’air du temps. Avec un tarif  de départ de 180€ pour une procédure standard avant toute phase judicaire, l’avocate et ses partenaires, qui l’ont aidée dans le développement de la structure, comptent bien faire bouger les lignes de la profession.

Gabriel Gérard

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